Hôpital Daar-el-hanaan : un cas de conscience !

Hôpital Daar-el-hanaan : un cas de conscience !

Faut-il privatiser l’Hôpital Daar-el-Hanaan ?

 La question revient sur toutes les lèvres. Ici la mort est partout. Elle vous guette, elle vous persécute. Ici la femme est chosifiée, réduite à néant. La femme enceinte est livrée à elle-même. Maltraitée, humiliée quand elle a le plus besoin de réconfort. Des jeunes infirmières (Les sont-elles vraiment ?) au verbe haut, sans aucune conscience professionnelle, connectées aux réseaux sociaux ont les yeux rivés sur leurs portables, côtoyant indifféremment des mères respectables en détresse. Ici l'humanité a touché le fond. De temps à autre, une infirmière sort nonchalant d'un bureau toise les femmes enceintes allongées à même le sol. Elle ne fait que passer impassible quand elle ne leur demande pas de " chercher un lit". Les rares fois qu'on voit une sage-femme sourire, il y a une raison précise. Elle emmène avec elle une proche ou une connaissance. Faudra-t-il mettre des vidéos surveillances partout pour suivre les faits et gestes de chacune. Ici la santé est à l'agonie à l'image de ces femmes qui se demandent si elles rentreront chez elles saines et sauves. La situation est chaotique depuis plusieurs années. Mais depuis que l'actuel ministre de la santé est en disgrâce, c'est la fête au village. Personne ne commande personne. "Il ne fait plus peur" entend-on partout. Même si la peur n'a jamais été un gage d'efficacité. Daar-el-hanaan est l'exact opposé de tout ce qu'il sous-entend.C'est le symbole de notre échec collectif en tant que société et en tant qu'État. Privatiser Daar-el-hanaan équivaudrait à le débarrasser de ses pires éléments. A ne garder que les plus compétents, les meilleurs. Et l'État prendrait en charge les frais des couches les plus défavorisées. Cela dispenserait aussi certaines de nos sœurs de rêver accouché en Somalie ou en Ethiopie.

Mahdi  Hassan  iltireh